Plate 18

"An old crooked piece"

 

Moriae Encomium

Illustrated by Hans Holbein the Younger

 

 

 

Single Greeting Card (with matching Envelope)

Code: H ME18 SGC
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Holbein's illustration shown in Plate 18 from Moriae Encomium is associated with the following text drawn from

John Wilson's 1668 translation:

 

And now I think you see what would become of the world if all men should be wise; to wit it

were necessary we got another kind of clay and some better potter. But I, partly through

ignorance, partly unadvisedness, and sometimes through forgetfulness of evil, do now and then

so sprinkle pleasure with the hopes of good and sweeten men up in their greatest misfortunes

that they are not willing to leave this life, even then when according to the account of the

destinies this life has left them; and by how much the less reason they have to live, by so much

the more they desire it; so far are they from being sensible of the least wearisomeness of life.

Of my gift it is, that you have so many old Nestors everywhere that have scarce left them so

much as the shape of a man; stutterers, dotards, toothless, gray-haired, bald; or rather, to use

the words of Aristophanes, "Nasty, crumpled, miserable, shriveled, bald, toothless, and wanting

their baubles," yet so delighted with life and to be thought young that one dyes his gray hairs;

another covers his baldness with a periwig; another gets a set of new teeth; another falls

desperately in love with a young wench and keeps more flickering about her than a young man

would have been ashamed of. For to see such an old crooked piece with one foot in the grave

to marry a plump young wench, and that too without a portion, is so common that men

almost expect to be commended for it.

 

 

The associated French text from L'Eloge de la Folie (1728) follows:

 

Mais qui sont les plus renommez entre ceux qui, par un dégoût de la vie, ont avancé leur mort?

N'étoient-ils pas les amis & les voisins de la Sagesse? Pour ne rien dire de Diogene, De Xenocrate,

des Catons, des Cassius, des Brutus, souvenez vous de ce Chrion, que préfera la mort à

l'immortalité qu'on lui offroit. Jugez par là combien le Genre Humain dureroit, si le commun

des hommes s'avisoit d'être sage: on auroit bientôt besoin de nouelle boue, & d'un autre

Promethée. J'y mets bon ordre: c'est moi qui entretiens les hommes dans l'ignorance, dans

l'etourderie, dans l'oubli des maux passez, dans l'esperance d'un meilleur sort; & mêlant ma

douceur avec celle de la volupté, j'adoucis ainsi la rigueur de leur destinée. Non seulement

presque tous les hommes aiment à vivre, mais même ceux dont les Parques finissent la trame,

ceux que la vie quitte depuis un nombre d'années, ne sont nullement pressez d'aller chez les

Morts: plus ils ont sujet de se déplaire sur la Terre, moins ils s'y ennuyent, bien loin de trouver

leurs jours trop longs. C'est par un effet de ma bonté, qu'on voit de toutes parts des Vieillards

décrépits, plus amoureux que jamais de la vie: à peine ont-ils seulement la figure d'homme:

bégayant, radotant, n'ayant ni dents, ni cheveux, tout ridez, tout courbez, sans le moindre

reste de virilité; nonobstant tout cela, ils veulent vivre. Ils vont bien plus loin, ces Vieillards

insensez; ils imitent la jeunesse, autant, qu'ils peuvent. L'un teint ses cheveux blancs; l'autre

cache sa tête pelée, sous une perruque; celui-là se sert de dents artificielles, qu'il a peut-être

empruntées à quelque pourceau, qui est un autre lui-même; celui-ci devient éperdûment

amoureux d'une jeune fille, & il fait plus le fou auprès d'elle, que quelque jeune-homme que

ce soit. Il est même à présent si commun, de voit un homme tout plié, & qui ne sauroit plus

regarder que la terre où il va descendre, de le voir, dis-je, prendre une jeune femme sans dot,

& qui sera au service des autres, qu'on en fait presque un suject de louange.